L’histoire de David Paribello illustre bien la réalité de l’abordabilité au Canada. Parti vivre en Californie en 2019 avec sa famille, cet Ontarien rêvait de revenir s’installer dans la région de Toronto. Mais lorsqu’il a commencé à évaluer les offres d’emploi et le coût du logement, il a vite déchanté.
Malgré près de 20 ans d’expérience dans le secteur des technologies médicales, les salaires proposés en Ontario étaient bien en dessous de ce qu’il gagnait aux États-Unis. Là-bas, il recevait régulièrement des offres autour de 200 000 $ par an. À Toronto, certaines entreprises établies lui proposaient à peine 80 000 $ à 90 000 $ pour un poste comparable. Pour lui, « c’était tout simplement abysmal », alors même qu’il devait subvenir aux besoins d’une famille de quatre jeunes enfants.
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Des salaires qui peinent à suivre
Le cas de Paribello n’est pas isolé. Selon une étude menée en 2023, les travailleurs canadiens en technologie touchent en moyenne 46 % de moins que leurs homologues américains. Cette disparité salariale s’ajoute à un marché du travail plus limité, où les occasions d’entrevues sérieuses se comptent parfois sur les doigts d’une main.
Un logement hors de portée
Côté logement, la situation est tout aussi complexe. Paribello et sa femme ont acheté une maison de cinq chambres dans la baie de San Francisco pour un peu plus de 1 M$ US. En comparaison, une maison équivalente dans la région de Toronto leur aurait coûté au minimum 1,5 M$ CA. Dans le cas d’un appartement, il faut aujourd’hui gagner près de 78 000 $ par an simplement pour pouvoir louer un deux-pièces dans la métropole.
Une crise d’abordabilité généralisée
Les statistiques confirment que cette réalité touche un grand nombre de ménages. Au premier trimestre de 2025, l’Ontario a perdu plus de 5 600 résidents au profit d’autres provinces, un record depuis les années 1950. Dans le même temps, plus de 100 000 emplois ont disparu en seulement deux mois, faisant grimper le chômage au-dessus de 7 %.
Le dilemme à considérer
Pour David Paribello, la décision de ne pas revenir au Canada n’est pas seulement économique : il parle d’un « sentiment de honte » face à l’impossibilité de rentrer au pays où vivent encore ses proches. Mais c’est surtout un choix dicté par la réalité des chiffres : des salaires nettement plus bas que chez les voisins américains et un marché immobilier devenu hors de portée.
Les experts sont clairs : sans une amélioration des revenus et un rééquilibrage du marché du logement, la crise de l’abordabilité continuera de freiner les projets de nombreux ménages, qu’il s’agisse de rester, de revenir ou de s’installer au Canada.
Source : CTV News
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