Après les villes de Québec et de Montréal, c’est au tour de la Ville de Sherbrooke de presser le gouvernement du Québec de François Legault de reconsidérer l’abolition du Programme de l’expérience québécoise (PEQ). Réunis en séance mardi soir, les élus municipaux ont adopté une proposition visant à appuyer les personnes directement touchées par la fin de ce programme, qui constituait jusqu’à récemment une voie rapide vers la résidence permanente pour les travailleurs et étudiants étrangers déjà établis dans la province.
La motion, présentée par la conseillère municipale du district du Carrefour, Fernanda Luz, a reçu l’appui de l’ensemble du conseil. L’élue, également déléguée à la diversité, à l’équité et à l’inclusion, a rappelé l’enracinement profond de ces personnes dans la communauté sherbrookoise. « Ces femmes et ces hommes ne sont pas de passage, ils sont déjà chez eux. On les côtoie tous les jours. Ce sont nos collègues, nos voisins, nos soignants, nos enseignants, nos travailleurs essentiels. Ils font fonctionner notre économie », a-t-elle soutenu.
🎓 Recevez infos exclusives + accès aux webinaires Q&R
Abonnez-vous pour recevoir chaque semaine :
- Les dernières nouvelles sur l’immigration au Canada
- Des invitations à nos webinaires (questions/réponses en direct)
- Des outils pratiques pour réussir votre projet d’installation
La mairesse de Sherbrooke, Marie-Claude Bibeau, partage cette inquiétude et estime que l’abandon du PEQ risque d’avoir des conséquences économiques concrètes pour la région. « On a désespérément besoin de ces travailleurs dans nos régions. Ça peut entraîner des pertes d’entreprises. Il y a des entreprises qui dépendent de ces travailleurs-là », a-t-elle affirmé, tout en appelant Québec à trouver une solution pour retenir ces personnes sur le territoire.
Suspendu en octobre 2024, le PEQ a officiellement pris fin le 19 novembre 2025. Malgré cette décision, la mairesse croit qu’il est encore possible d’agir. Elle suggère notamment que le gouvernement envisage l’émission de certificats de sélection du Québec (CSQ) afin de permettre à ces travailleurs d’accéder à la résidence permanente. Une mesure qui, selon elle, offrirait une prévisibilité essentielle tant pour les personnes concernées que pour les entreprises qui les emploient.
Depuis la fin du PEQ, le Programme de sélection des travailleurs qualifiés (PSTQ) est devenu l’unique porte d’entrée pour l’immigration économique au Québec. Or, plusieurs personnes qui comptaient sur le PEQ pour régulariser leur statut pourraient ne pas satisfaire aux critères plus exigeants du nouveau programme.
Sur le terrain, les conséquences humaines sont déjà visibles, selon la conseillère municipale Joanie Bellerose. Elle raconte le cas d’un résident de son district des Quatre-Saisons, qu’elle a tenté d’aider cet été, mais qui devra finalement quitter le pays. « Je me suis retrouvée dans une assemblée de quartier, puis on a demandé à main levée qui était touché par la fin du PEQ. C’était choquant », témoigne-t-elle.
La conseillère municipale du district de Saint-Élie, Christelle Lefèvre, se dit également préoccupée par les changements de règles en cours de route. « Ces gens-là sont venus s’installer dans un contexte réglementaire X, qui a changé en cours de route. Ce n’est quand même pas banal comme implication pour ces familles-là, qui ont souvent tout quitté pour venir s’installer ici. Ce ne sont pas des numéros, ce sont des humains », souligne l’élue, elle-même immigrante arrivée au Québec il y a une vingtaine d’années.
Pour la conseillère du district de l’Hôtel-Dieu, Laure Letarte-Lavoie, cette situation illustre une fois de plus le rôle de première ligne que jouent les municipalités. « C’est un autre exemple où on voit que ce sont les villes qui sont au front pour protéger et défendre nos citoyens qui habitent chez nous », estime-t-elle.
Source : La Presse
C’est une bonne chose que les villes soutiennent les personnes qui ont tout quitté pour changer de vie et favoriser l’économie d’un Pays qui, au final, les rejettent en un tour de main.
En effet, ces personnes ne sont pas des chiffres Monsieur Legault, ce sont des humains et ils méritent d’être respectés, ce que vous ne faites pas depuis des mois.