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Fin du permis de travail postdiplôme pour plusieurs étudiants étrangers : un signal inquiétant pour le Québec

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Le resserrement des critères d’admissibilité au permis de travail postdiplôme (PTPD) inquiète fortement le milieu de l’éducation et des affaires au Québec. En excluant une majorité de programmes de formation professionnelle, Ottawa compromet l’attraction et la rétention d’étudiants étrangers pourtant essentiels pour combler des pénuries de main-d’œuvre.

Une décision fédérale qui frappe de plein fouet la formation professionnelle

Depuis novembre dernier, le gouvernement fédéral a modifié les règles du PTPD, réduisant considérablement le nombre de diplômés étrangers qui peuvent travailler au Canada après leurs études. Si les programmes universitaires et collégiaux sont relativement épargnés, ce sont surtout les diplômes d’études professionnelles (DEP) qui se trouvent fragilisés.

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Selon Éducation internationale, regroupement qui fait la promotion de ces formations à l’étranger, sur 188 programmes recensés, au moins 100 ne donneront plus accès au PTPD. Parmi eux, 40 figurent sur la liste des métiers en pénurie, 14 sont jugés prioritaires par le ministère de l’Éducation, et 5 concernent directement le secteur de la construction.

« On prive le Québec d’immigrants qui sont déjà formés, francisés et prêts à travailler dans des métiers essentiels. Ce sont des profils parfaits », déplore Lysiane van der Knaap, directrice d’Éducation internationale.

Des investissements menacés de perdre leur sens

Les conséquences se font déjà sentir sur le terrain. Québec a récemment investi 4 millions de dollars pour moderniser le programme de transformation de métaux en fusion du Centre de formation professionnelle le Grand Fjord, au Saguenay. Ce programme, qui affiche un taux de placement de 100 %, recrute une partie de ses cohortes à l’étranger. Or, sans PTPD, les étudiants internationaux risquent de bouder ces formations, malgré les besoins criants des fonderies.

« On parle de quelques étudiants étrangers par cohorte, rien à voir avec les milliers accueillis dans les grandes universités canadiennes », illustre Mme van der Knaap.

Un décalage avec les besoins économiques

Pour Daye Diallo, responsable des politiques de main-d’œuvre au Conseil du patronat du Québec, ce resserrement constitue un contre-sens économique. Le Québec compte près de 100 000 postes vacants, dont plusieurs nécessitent une formation professionnelle plutôt qu’un diplôme universitaire.

« On a besoin de préposés aux bénéficiaires, de soudeurs, de machinistes. Si on veut réaliser des projets d’infrastructure comme le port de Contrecœur, il faut des diplômés en formation professionnelle. Décourager ces étudiants, c’est se tirer dans le pied », affirme-t-il.

Une instabilité qui décourage

Autre source d’inquiétude : l’incertitude. La liste des programmes admissibles au PTPD a déjà été modifiée en juin dernier, et elle pourrait encore changer en 2026. « Le gouvernement joue au yoyo », dénonce Mme van der Knaap, qui regrette le manque de cohérence entre les différents niveaux de gouvernement.

Pour M. Diallo, cette stratégie est une « solution de facilité » visant à réduire rapidement le nombre d’immigrants temporaires, plutôt qu’à réguler efficacement l’ensemble des flux migratoires, comme les demandes d’asile.

Des consultations décisives à venir

La question des immigrants temporaires sera au cœur des consultations pluriannuelles sur l’immigration, qui débuteront le 16 septembre au Québec. Les acteurs du milieu espèrent que le gouvernement provincial mettra de la pression sur Ottawa pour assouplir ces règles et éviter de freiner l’apport d’une main-d’œuvre formée et francophone, dont le Québec a cruellement besoin.

Source : Le Devoir

Écrit par
Laurence Nadeau

Originaire de Montréal, Laurence Nadeau, cofondatrice d'immigrer.com, conférencière et aussi auteure de plus d'une dizaine de guides publiés (et mises à jour) en France sur l'installation, le travail et l'immigration au Québec et au Canada aux Éditions L'Express (et L'Étudiant). Auteure de "S'installer et travailler au Québec" aux éditions L'Express.

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