Alors que le gouvernement provincial de François Legault envisage de réduire les seuils d’immigration, le maire de Québec, Bruno Marchand, prévient que la capitale nationale risque d’en payer le prix fort. Selon lui, la région aurait besoin d’au moins 13 000 nouveaux immigrants par année pour maintenir son dynamisme économique et contrer le vieillissement de sa population.
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Une crainte de décroissance
La Ville de Québec a récemment déposé un mémoire au ministre de l’Immigration, Jean-François Roberge, dans le cadre des consultations en cours. On y souligne que les scénarios envisagés par Québec – entre 25 000 et 45 000 immigrants permanents à l’échelle provinciale – pourraient avoir des conséquences dramatiques pour la capitale.
D’après l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), si le plafond provincial était fixé à 45 000 admissions, la croissance démographique annuelle de la région métropolitaine de recensement (RMR) de Québec chuterait de 22 000 à seulement 4 000 personnes d’ici 2029. Un ralentissement qui pourrait mener à un épisode de décroissance économique, comme celui observé en 2023 après la pandémie.
Vieillissement et rareté de main-d’œuvre
La situation démographique est préoccupante. En quinze ans, le nombre de travailleurs nés au Canada a reculé dans la région, passant de 440 000 en 2011 à moins de 421 000 en 2024. Parallèlement, la proportion de personnes âgées de 65 ans et plus atteint désormais 22 % à Québec, contre 17 % à Montréal.

« Quand nos entreprises ne prennent pas leur plein essor, on en souffre tous », insiste le maire, rappelant que Québec affiche le taux de chômage le plus bas parmi les grandes villes canadiennes depuis plus d’une décennie.
Une intégration réussie
Bruno Marchand rejette l’idée que la capitale ne pourrait accueillir davantage de nouveaux arrivants. Au contraire, il rappelle que les immigrants représentent moins de 9 % de la population, soit trois fois moins qu’à Montréal.
Leur intégration se fait aussi dans de bonnes conditions : le taux d’emploi des nouveaux arrivants atteint 77 % à Québec, contre 63 % à Montréal. De plus, 96 % travaillent en français et 70 % utilisent le français comme langue principale à la maison.
« Les chiffres ont la tête dure », lance le maire, pour souligner que l’immigration francophone réussit particulièrement bien à Québec.
Un appel à François Legault
Craignant que certains élus n’alimentent la « peur de l’autre » pour justifier une baisse des seuils, Bruno Marchand interpelle directement le premier ministre François Legault. Il lui demande d’adopter une approche différenciée qui tienne compte des réalités régionales :
« Peut-être qu’à Montréal on a atteint une capacité. Mais ce n’est pas le cas partout. Québec a encore de la place et en a besoin. »
Le maire se dit prêt à collaborer avec Québec pour définir des cibles qui permettraient à la capitale de maintenir sa vitalité économique et d’assurer un avenir prospère malgré les défis démographiques.
Source : Radio-Canada
Crédit photo : Clément Proust, Le Château Frontenac et le quartier du Vieux-Québec
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