20 ans au Québec – Bilan d’une famille marocaine - Immigrer.com
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20 ans au Québec – Bilan d’une famille marocaine

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Note: Cette année, en juillet 2022, j’ai fêté mes vingt ans au Québec. Eh oui, cela va vite, mes débuts n’étaient guère faciles. Je suis arrivé à la mi-vingtaine en 2002, j’ai rencontré mon mari marocain qui avait vécu 10 ans en France. Aujourd’hui, nous sommes une famille avec deux jeunes adolescents. Je veux vous partager pourquoi nous avons choisi de rester au Québec, dépendamment comment tu vois les choses, le Québec peut être un petit paradis où il fait bon de vivre.

Une question qu’on me pose régulièrement : as-tu regretté ton immigration ? Quels avantages au Québec as-tu acquis ? Cela valait-il vraiment le coup de t’installer ailleurs ? Toi, qui avais un bon travail stable au Maroc auprès de ta famille, tes proches dans ton pays. Pourquoi cette immigration ? Pourquoi partir si loin et affronter un hiver dur ? Comme mentionné auparavant, mes débuts au marché du travail étaient durs. Ingénieur en informatique du Maroc, j’ai dû commencer par un poste de technicien à 12 $ l’heure. Aujourd’hui, je veux te parler des 8 avantages principaux que j’ai gagnés ici.

1. Vivre la liberté d’être femme

Durant mes premières années à Montréal, j’adorais marcher seule. Il y avait un sentiment de plénitude, de tranquillité et de liberté incroyable. Il y a une liberté d’être une femme et de vivre au Québec. Qu’on soit célibataire, divorcée, mariée ou veuve, on a le droit de vivre comme on veut. Une femme, qui divorce avec des enfants, peut refaire sa vie sans craindre de perdre1 la garde. On sent une liberté spéciale ici au Québec.

1 : Dans le droit marocain, une femme divorcée perd la garde de ses enfants si elle se remarie.

Est-ce qu’on peut parler d’égalité de sexe absolue en Amérique du Nord ? Non, au niveau du travail par exemple, nous sommes beaucoup de femmes qui perçoivent des salaires inférieurs à ceux des hommes pour un travail équivalent. Les postes de direction sont occupés majoritairement par des hommes (source). Au Québec, le gouvernement est intervenu en poussant en 2006 la loi sur la gouvernance des sociétés d’État. Cette loi exige la parité entre les femmes et les hommes dans les conseils d’administration (source). La loi demande d’avoir autant de femmes que d’hommes, mais entre la loi et la réalité, il y a toujours du chemin à parcourir.

2. La sécurité et l’ouverture à l’immigration

J’étais surprise au début d’apprendre que la classe de mes enfants avait plus de 15 nationalités. Une richesse incroyable ! Les amis de mes enfants sont de différentes origines : chinois, thaïlandais, haïtien, algériens, libanais, québécois, etc. La liste ne finit plus, et c’est tellement beau de voir tous ces enfants unis, jouer, rire et s’inviter entre eux sans aucune arrière-pensée.

Comme tu sais, les premiers habitants du Canada sont les autochtones. Tout le reste de la population vient d’ailleurs (France, Angleterre et l’Irlande). Cela crée une ambiance très ouverte. Le vieillissement et la pénurie de main-d’œuvre sont des problèmes criants. Accueillir de nouvelles personnes est une nécessité pour le gouvernement canadien et québécois, ce n’est guère un choix. On parle de plus que 300 000 nouvelles personnes qui arrivent chaque année au Canada et Québec vise 70 000 pour 2022 (source).

Le Canada est classé le meilleur pays mondial pour l’immigration (source). Comme nouvel arrivant, on peut bénéficier de services d’orientation. L’objectif est d’aider à l’intégration et la recherche du travail. On peut aussi avoir la citoyenneté canadienne après un nombre d’années limité. Une fois on l’a, on a tous les droits, incluant celui de contribuer dans la vie politique du Québec et du Canada.

3. Nos enfants vulnérables ont leur place au Québec 

En tant que mère de famille, j’ai des défis avec mes enfants. L’avantage au Québec est que je trouve un système qui me soutient, en commençant par l’école et les professeurs. Il y a aussi une panoplie de services disponibles, par exemple, la psychoéducation et l’orthopédagogie. J’ai trouvé aussi un environnement favorable ou discuter des défis des enfants est bienvenu. J’ai une amie dont la fille a un une déficience intellectuelle. Elle bénéficie de la prestation pour enfants handicapés (PEH). Voilà un article du blog les ingénieux qui présente tous les programmes d’aides financières qui sont offerts aux parents d’un enfant handicapé au Québec.

Pour les emplois avec le gouvernement, les personnes avec handicap ont leur place. Le gouvernement reconnaît que ce sont des personnes importantes de la société. Il y a des métiers pour intégrer nos enfants vulnérables au marché du travail. Chacun a sa place dans la société et chacun a une belle contribution à y apporter.

4. Un système scolaire public et gratuit de qualité mondiale

Le système scolaire canadien est classé le troisième au monde entier de point de vue de la qualité. Le premier étant celui du Japan et le deuxième celui la Finlande (source). Beaucoup d’effort est déployé afin d’éduquer les enfants sans pression et trop de comparaison. Je trouve que l’éducation québécoise insiste sur le développement sain de la personnalité. Elle aide les enfants à avoir confiance en eux.

À l’école, toute une série d’activité est organisée au cours de l’année :

  • la semaine de la persévérance, journée contre l’intimidation, etc.
  • Les journées de lecture avec plein de stratégies pour que les enfants apprécient la lecture :
    • Lire sous un arbre
    • Lire sur une serviette de plage
    • Lire avec une lampe de poche sous les tables de classe

Il y a aussi des ressources riches disponibles dans chaque école publique, par exemple :

  • Bibliothèque personnalisée
  • Terrains de sports et même salle de musculation dans les écoles secondaires
  • Cafétéria dans toutes les écoles secondaires

Les activités dans l’école sont régulières et gratuites. Parfois, on invite des personnalités connues : auteurs, champions afin de motiver nos enfants et nos jeunes.

5. La qualité de la vie est meilleure

Une fois je me suis installée au Québec, je me suis aperçue que la nature est riche : de la neige, de la pluie, des paysages verts, des fleuves, des lacs à n’en plus finir. Les parcs sont un peu partout, et je n’exagère pas. Surtout si on s’éloigne des villes, on va être gâté. Sur la Rive-Sud, je peux marcher cinq minutes pour aller à un beau parc avec une piste cyclable de plus de 30 km. Cela influence notre vie, on commence à marcher plus, à pique-niquer, et même à faire de la bicyclette. Durant les journées chaudes, les familles prennent fréquemment comme direction les parcs avec piscine ou jeux d’eau. Chaque quartier a une piscine publique.

Les bibliothèques communautaires sont monnaie courante au Québec. La bibliothèque de mon quartier est à 10 minutes de marche. Les activités populaires comme la piscine, le badminton, le patinage sur la glace et le ski de fond sont vraiment à la portée de la main. Il faut juste qu’on fasse l’effort de sortir et essayer.

6. Le droit à l’erreur et aux chances multiples

Nul ne peut nier que le Québec a une grande ouverture. Je me suis rendu compte que je peux étudier et changer de spécialité sans problème. Il y a différents programmes dédiés au financement des études (source). Cela est un avantage pour nos enfants. Si jamais ils ont un problème de décrochage, ils pourront réessayer et reprendre là où ils ont arrêté.

Ici, nos enfants ont plusieurs opportunités pour commencer à travailler jeune. Ils peuvent le faire à partir de 14 ans. Cela allège le fardeau financier des parents. Il y a une liste de métiers pour les jeunes publiée tout au long de l’année : moniteur au Camp d’été ou à la piscine, surveillant à la patinoire, Caissier, etc. Le jeune peut commencer tôt à affronter le monde du travail, à gagner de l’expérience, à faire un budget et couvrir certaines de ses dépenses. Arrivés à l’université, plusieurs jeunes s’assument financièrement, surtout si on prend en considération les programmes de prêt et les bourses.

7. Bienvenue aux allocations familiales et le support du gouvernement

Si tu t’installes au Québec, tu t’installes au paradis des familles. Le gouvernement canadien soutient les familles avec des montants généreux, le Québec en rajoute. Plus le revenu familial est faible, plus les allocations sont importantes. Voilà un article qui explique comment une famille avec un revenu de 30 k peut recevoir 9 k par enfant par année (source).

Honnêtement, même si j’ai un très bon revenu familial, le gouvernement me soutient dans le régime d’épargne et étude (REEE). Comme tu sais, ce fond est dédié à supporter l’éducation des enfants. L’assurance chômage est aussi disponible en cas de perte d’emploi. C’est un service qui offre un minimum. J’en ai bénéficié et j’en suis reconnaissante.

Durant la pandémie avec le COVID, dès les premiers jours, le gouvernement était présent. Il a offert un soutien financier aux personnes et entreprises impactées.

8. Les services de santé : gratuits, mais avec une liste d’attente

Oui, la plupart des services de santé sont gratuits au Québec. La carte assurance maladie permet de se présenter à l’hôpital et bénéficier d’une multitude de services : scanneur, échographie, IRM, etc. Le système de base couvre au moins 80 % des services de santé requis. C’est un service qui se classe à la vingt troisième place dans le monde (source), le premier est celui de la Corée du Sud. Ayant fait l’expérience du système à différentes reprises, il est à la fine pointe, mais il y a de grandes listes d’attente pour certains services. Le gouvernement y travaille là-dessus.

Conclusion

J’ai listé les 8 avantages au Québec que j’ai gagnés. Il y en a certainement d’autres. Malgré l’hiver dur, le Québec est une province accueillante, tolérante et paisible où il fait bon vivre. Est-ce que le Québec est une place pour s’enrichir ? Non, pour avoir des services, il faut que les citoyens payent beaucoup d’impôts. Donc si on s’installe au Québec dans l’espoir de gagner des millions, on fait fausse route. Est-ce qu’on ne manque de rien ici ? Oh oui, il y a la nostalgie de notre pays d’origine qui peut être forte dans certaines circonstances. Avec chaque choix, il y a des gains et des pertes et c’est à chacun de décider.

Bilan de Samira, posté sur le forum

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Écrit par
SimpleDar

Samira El Akili est une Marocaine installée à Montréal depuis 2002. Arrivée avec un diplôme d'ingénieur informatique, elle a dû affronter un marché de travail morose et cheminer tranquillement vers un poste cadre en Cybersécurité. Aujourd'hui, Samira anime un blogue sur les finances personnelles Simpledar destiné aux familles arrivées d'ailleurs au Québec, elle partage aussi ses réflexions sur l'immigration dans différents médias.

7 commentaires

  • Bonjour Samira!
    Ton bilan est bien similaire au notre qui sommes installés depuis 2 ans au Québec et tu as fait un beau constat, ce qui va aider les intéressés potentiels songeant à immigrer au Québec à se “faire une tête”.
    Rien n’est gratuit dans ce monde, le Québec a ses qualités et ses défauts, à chacun de savoir.
    Bravo pour la réussite de ton immigration ! 🙂

  • bonjour je suis algeriene mon rève d’installèr au canada mes trouvè du deficultè pour l’immigration .je cherche une mèthode la plus facile si le mariege asque vous peuvè mè prisentè une femme sincer pour fondu une grand famille au canada merci.

  • Mes enfants veulent s’installer au Canada pour y travailler, peut on éventuellement les suivre ? Nous sommes à quelques années de la retraite (environ 10 ans) y a t’il toujours des possibilités pour nous de partir y travailler pour rejoindre nos enfants ?

  • Centre Éducatif

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