De nouvelles règles d’immigration entraînent l’annulation ou le report d’admissions pour des étudiants internationaux souhaitant poursuivre leurs études au Canada.
Des étudiants bloqués à la veille de la rentrée
Yixuan Peng, un étudiant chinois diplômé en mathématiques et en gestion en Ontario, a été accepté à la maîtrise en analytique d’affaires à l’Université Western (province de l’Ontario). Pourtant, il ne peut pas commencer ses cours : il attend toujours un nouveau permis d’études, document obligatoire pour suivre un programme d’enseignement supérieur au Canada.
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Le délai officiel de traitement annoncé par le gouvernement est actuellement de 172 jours (près de 6 mois). En conséquence, plusieurs universités et collèges canadiens ont retiré leurs offres d’admission ou demandé aux étudiants concernés de reporter leur inscription.
Des règles plus strictes depuis 2023
À l’automne dernier, Ottawa a renforcé la réglementation sur les permis d’études afin de mieux contrôler le système et de lutter contre les abus. Dorénavant, tout étudiant international qui change d’établissement postsecondaire (université ou collège) doit obligatoirement obtenir un nouveau permis avant de commencer son nouveau programme.
Avant cette réforme, il existait une période de grâce de 150 jours qui permettait de commencer les cours en attendant la décision. Cette flexibilité a disparu : seule la transition du secondaire vers le supérieur reste exemptée.
Des conséquences lourdes
Selon des consultants en immigration, ces nouvelles règles touchent surtout des étudiants sérieux déjà établis au Canada, qui veulent poursuivre des études avancées. Faute de permis délivré à temps, beaucoup risquent de perdre une année complète, car la majorité des programmes de maîtrise n’ouvrent qu’une seule fois par an.
Les universités, elles, se montrent prudentes pour ne pas enfreindre les règles fédérales. Un responsable de l’Université Métropolitaine de Toronto confirme que les étudiants ne sont pas autorisés à commencer les cours tant que le nouveau permis n’est pas officiellement délivré.
Des frais élevés et des vies suspendues
Dans le cas de Peng, la situation est dramatique : ses parents ont déjà payé près de 100 000 $ de frais de scolarité pour son programme de 16 mois, et il a signé un bail près du campus. « Ma vie est en suspens sans raison », témoigne-t-il, redoutant un retrait pur et simple de son admission.
Des pressions pour assouplir
Des conseillers éducatifs, comme Fei Cao à Toronto, indiquent que des dizaines d’étudiants sont coincés dans la même situation, notamment dans des universités comme Western, Windsor, Lakehead et Toronto. Ils demandent au gouvernement de :
- permettre aux étudiants déjà au Canada de commencer leurs cours pendant que la demande est en traitement ;
- prioriser le traitement des demandes de permis pour les études supérieures.
Le ministère de l’Immigration affirme être conscient du problème et promet d’accélérer les dossiers liés aux changements d’établissement afin de permettre aux étudiants de débuter à temps la session d’automne.
Si vous envisagez de poursuivre vos études au Canada, prévoyez dès maintenant des délais de traitement très longs pour le permis d’études, surtout en cas de changement d’université ou de passage au cycle supérieur. Sans ce document, il est impossible de commencer vos cours, même si vous êtes déjà installé au Canada.
Ces nouvelles règles vous semblent-elles justifiées pour protéger l’intégrité du système, ou trop contraignantes pour les étudiants sérieux ?
Partagez votre expérience et vos réflexions dans la section commentaires au bas de l’article.
Source : Toronto Star
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