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Un nouveau travail, sans chercher…… ou comment se faire un réseau sans le vouloir
par Petit-Prince, ancien chroniqueur d'Immigrer.com.

Salut !

Pour ceux qui ne suivraient pas mon blog, il y a eu un gros changement dans ma carrière professionnelle récemment. Je n'ai pas trop l'habitude de parler de ma vie sur le forum, mais je pense que cela peut vous intéresser et vous montrer à quel point les réorientations carrières et les opportunités sont nombreuses ici.

Je vais aussi essayer de vous donner quelques pistes pour faciliter les choses.

En mars 2002, après une semaine de recherche intense (je plaisante, j'ai déposé mon CV dans quatre agences de placements), et après quelques mois de vacances, je décrochais un petit emploi dans une compagnie de transport de fonds à Montréal… un salaire très moyen, mais je m'en foutais car j'avais dit à l'agence de placement : “il me faut une expérience professionnelle québécoise, n'importe quoi qui correspond à mes compétences, soir, fin de semaine, nuit… ça m'est égal !”. L'objectif était de travailler 6 mois/1 an histoire de montrer à d'autres employeurs que je n'arrivais pas ici comme un cheveu sur la soupe, mais que je connaissais déjà un peu l'environnement de travail d'ici. Puis c'est ça : je voulais voir comment on travaillait au Québec.

Ne vous méprenez pas, même si votre expérience étrangère est importante, surtout dans des domaines bien spécifiques (informatique, sciences…), avoir une expérience “locale” rassure toujours les gens… d'ailleurs, demandez aux immigrants de longue date, il devient beaucoup plus facile de trouver une job dès que l'on a une expérience canadienne. C'est très clair.

Bref… même si mon expérience et mes compétences me destinaient à avoir mieux, j'ai joué “profil bas” en acceptant une job pas très bien payée, en travaillant le samedi et le dimanche, ainsi que deux soirs en semaine. Qu'importe, de toute façon mon réseau social était restreint, je venais d'arriver, j'étais redevenu célibataire… alors pas de problème à travailler la fin de semaine !

Après quelques mois, mon salaire augmenta, puis débuta un conflit de travail de trois mois… je découvris l'entreprise sous un autre jour (il n'y avait que les non-syndiqués qui travaillaient), on faisait du 13h quotidiennement… et c'était pas mal payant ! … Mais avec tout ça, je me suis attaché à la compagnie et aux gens qui y travaillaient.

Après le conflit, mon salaire devint beaucoup plus acceptable, avec un meilleur statut… mais je me disais encore que je finirais l'année 2002 et que je me trouverai autre chose après.

Finalement, on me proposera une job en semaine, avec une nouvelle augmentation en 2003… du coup, j'étais moins pressé de partir, surtout que la job me plaisait assez. Plus tard, je devenais planificateur d'horaires, avec un statut de cadre, encore un meilleur salaire et de bonnes conditions qui allaient avec.

Bref… vous voyez dans ce cas que l'important, ce n'est pas le salaire et la job au départ, mais plutôt la progression que l'on fait. Ce n'est pas forcément une bonne idée de refuser une job avec un salaire au-dessous de ses aspirations, vous pourriez passer à côté d'une belle carrière. Surtout qu'ici, en Amérique, si l'on vous juge compétent et fiable, la progression peut être très rapide.

Avec tout ça, je suis resté presque cinq ans au même emploi, le premier vrai travail que j'ai eu au Québec en plus !

Au mois de décembre, une ancienne collègue me contacte (à mon bureau) et me dit que Bombardier aéronautique recherche du monde et qu'elle pense que mon profil peut leur plaire. Je n'avais pas trop le temps de lui demander des précisions sur le travail, mais je lui dis que je lui ferais parvenir mon CV… À l'époque, je ne me faisais pas trop d'idée là-dessus et je n'éprouvais même pas l'envie de changer. Peut-être la curiosité, peut-être aussi l'envie de repasser une entrevue et de voir ce que “je vaux” sur le marché de l'emploi… bref, le lendemain je lui envoyais mon CV.

Quatre jours plus tard, les ressources humaines de Bombardier me contacte… Ils semblent très intéressés et veulent me voir au plus vite. Quelques jours plus tard, je les rencontrais… sans aucune pression, vu que j'avais déjà un emploi, sans de grandes attentes, j'allais à l'entrevue en trouvant même le moyen d'être un peu en retard ! … Je me disais même que c'était mal parti, mais que ce n'était pas grave (dû encore au fait que j'avais une job et que cela me plaisait).

Puis là… le coup de cœur : une entrevue très sympathique, très détendue, avec les boss du département qui recrutait et une responsable des RH. L'entrevue dure une heure et je ressors de là beaucoup plus emballé que lorsque j'y suis entré. Certes, Bombardier aéronautique ce n'est pas rien, mais l'important reste la job… puis le salaire (quand même hein !).

La fille des RH me dit qu'elle allait me contacter dans deux-trois jours pour me donner une réponse. Finalement, moins de deux heures après, elle m'appelle pour me dire qu'ils veulent m'engager et qu'il faut maintenant que je passe par les étapes de sélection (examen médical, contrôle de mes références et diverses enquêtes de sécurité vu que le travail est lié a un domaine sensible… mais le fait de travailler pour une compagnie de sécurité m'avait habitué à ce genre de choses).

Après quelques semaines de procédures, une petite négociation salariale, puis la signature de l'offre le 12 janvier… le lundi suivant je présentais ma démission chez Garda, à la surprise générale vu que personne n'était au courant. J'avais le cœur gros de quitter des collègues et des amis que je connaissais parfois depuis le début… l'annonce à mon staff fût le discours le plus difficile que j'aie eu à faire. J'avais aussi une certaine appréhension, mais ici, tout le monde sait que personne ne passe sa vie dans la même compagnie et sitôt l'annonce effectuée, les collègues et employés venaient me féliciter à mon bureau… c'était assez émouvant et j'étais même très surpris des réactions. Vendredi dernier, un 5 à 7 de départ… émouvant lui aussi… puis le départ “officiel”: je rends mes cartes d'accès, mes clefs… pas facile…

Le lundi suivant (ce lundi), journée d'accueil chez Bombardier aéronautique… Nous étions six de rassemblés : un pilote de Boeing qui devenait formateur, un analyste financier, un directeur de département, deux stagiaires, puis moi qui allait rejoindre le département de la logistique des pièces à l'usine de St-Laurent. Une journée très bien faite avec beaucoup d'informations sur la compagnie, signatures de documents… là, je me rends compte encore plus de la fierté de travailler maintenant pour le troisième constructeur aéronautique au monde. Le lendemain, je rejoins vraiment mon bureau et je découvre mes nouveaux collègues. Autant mes anciens collègues ont été très gentils pour mon départ, autant l'accueil chez Bombardier fût très bon… génial même ! À l'image de l'entrevue que j'avais passé plus d'un mois auparavant.

Certes, fini les semaines de quatre jours (ben… pour le moment en tout cas), mais les avantages en retour sont très appréciables… surtout au niveau du salaire qui est confortable. Et encore là, la progression peut se faire assez rapidement.

Une chose importante… je n'ai pas beaucoup de diplômes, aucune formation en logistique, mais ici, il est plus simple pour un employeur de donner une chance à quelqu'un lorsqu'ils pensent que la personne a les compétences et qu'elle peut faire l'affaire. Le tout est de rester simple, mais efficace, de donner son maximum et d'être fiable.

Je suis en train de vivre une expérience unique (je pèse mes mots), en prenant part directement à la construction des appareils de Bombardier. Je n'aurais jamais pu imaginer faire ce genre de travail et je sais une chose : je n'aurais pas eu la moindre chance de faire la même chose en étant resté en France. C'est une certitude !

Voilà donc… Sans jamais avoir envoyé un CV en près de cinq ans, sans avoir regardé la moindre annonce d'emploi, sans même le vouloir, j'ai changé d'emploi en quelques semaines… et mon niveau de vie va faire un bond appréciable !

Ai-je eu de la chance ? Oui, en partie, mais la chance, on se la crée ! Le fait d'avoir de bonnes relations avec ses collègues, d'être travailleur, cela a permis à quelqu'un, un jour, de penser à moi pour combler un poste. L'air de rien, j'avais bâti un réseau sans le savoir. Il est clair que si les gens ont un bon souvenir de vous, ils pourront vous donner des coups de pouce à l'occasion. Ça peut prendre du temps, mais bon… dans le travail, faut être patient !

Ah ! … et puis pour ceux qui m'avaient contacté pour des jobs chez Garda en MP, ne vous inquiétez pas, j'ai toujours d'excellents contacts là-bas et je pourrais donner un coup de pouce à mon tour à l'occasion ! … Ça aussi c'est PRIMORDIAL : quitter son emploi en bons termes ! Ici au Québec, le monde est très petit, croyez-moi ! Les gens aiment savoir ce que vous valez et n'hésitent jamais à contacter vos anciens employeurs pour avoir des infos…

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Écrit par
Laurence Nadeau

Originaire de Montréal, Laurence Nadeau, cofondatrice d'immigrer.com, conférencière et aussi auteure de plus d'une dizaine de guides publiés (et mises à jour) en France sur l'installation, le travail et l'immigration au Québec et au Canada aux Éditions L'Express (et L'Étudiant). Auteure de "S'installer et travailler au Québec" aux éditions L'Express.

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