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Pourquoi j’ai démissionné en tant qu’infirmière clinicienne à Montréal ?

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Petite fille, je rêvais d’aider les gens à rester en bonne santé, adolescente j’écoutais ma tante  me raconter (dans le respect du secret professionnel) ses journées d’infirmière puéricultrice en PMI (protection maternelle et infantile) et je m’imaginais avoir son travail pour aider les enfants à être heureux.

Puis au moment de passer mon bac littéraire, je me suis demandé quelles étaient mes options, dans quelle voie me diriger pour être épanouie, mais aussi qu’est-ce qui me permettrait de travailler tout de suite.

J’ai passé une année sabbatique à me chercher (rentrée en BTS assurances arrêté au bout de 3 mois, puis quelques petits jobs plus tard…). Mais à l’époque ce qui m’intéressait le plus était de m’émanciper et  je me suis lancée dans un BTS force de ventes avec option produits banquier et financier, j’ai ainsi pu travailler deux ans à la Caisse d’Épargne en alternance. J’aimais le contact avec la clientèle, mais je détestais vendre des produits bancaires. Au cours des deux ans d’alternance, je me suis rendue compte que mon envie de soigner les gens et de les aider était toujours bien présente. J’ai passé le concours pour rentrer en école d’infirmière et à l’obtention de mon BTS j’ai changé de voie.

3 ans plus tard je me suis lancée en tant que professionnelle de la santé dans un hôpital d’enfants. Mon premier souhait était d’exercer ma profession auprès des enfants et adolescents diabétiques, j’avais écrit mon mémoire de fin d’études sur l’éducation thérapeutique de l’adolescent diabétique.

Mais quand on débute, on prend le premier poste qu’on vous donne et je me suis donc retrouvée en pédiatrie pour soigner les bébés ayant des bronchiolites. Au bout de 2 jours de journée doublée, j’étais lancée seule dans mon secteur. La boule au ventre, j’essayais de ne pas faire de boulette et d’être la plus réactive possible en fonction des situations. C’était un contrat déterminé censé me permettre ensuite d’accéder au département de diabétologie. Au bout de 4 mois, on m’a proposé le service de chirurgie de la main et appareil locomoteur ( car le service était sur le même secteur que la diabétologie ). Après 2 ans, j’ai déménagé pour suivre mon conjoint et j’ai été muté en service extra hospitalier, de nuit dans un centre départemental de l’enfance. Je sortais du contexte hospitalier, et bien que je travaillais de nuit, j’ai apprécié cette expérience. Ma présence était importante car je devais surveiller la pouponnière, ainsi que les 150 autres enfants et adolescents du site. J’ai pu être confronté à la misère humaine.

J’ai eu envie de me spécialiser auprès de la petite enfance car je trouvais qu’il me manquait des connaissances pour aider au mieux nos petits. Pendant mon congé maternité, j’ai passé le concours de l’école d’infirmière puéricultrice et je l’ai eu. J’ai attendu un an avant de pouvoir commencer ma formation. Petit à petit je me rapprochais de mon objectif.

Après un an de formation, j’ai pu trouver le poste qui me tenait tant à cœur. Travailler en protection maternel et infantile c’était exactement le but que je m’étais fixé à l’époque. Je pouvais faire de la prévention, j’étais au contact du public et je pouvais donner de l’enseignement tout en aidant les familles. J’avais des horaires de bureau 8h- 16h et du lundi au vendredi, une chose inestimable dans la profession.

Et au bout d’un an nous avons déménagé au Québec, car mon conjoint avait trouvé un poste dans le jeux vidéo. Et il venait de se faire licencier pour raisons économiques de son précédent travail. Je savais que le Québec recherchait des infirmières en 2012. Mais je n’avais aucune idée que les besoins étaient majoritairement concentrés sur Montréal et Québec. Et nous allions habiter Chicoutimi…

J’ai dû reprendre à zéro tout mon parcours. D’abord trouver un stage de reconnaissance de diplôme puis retourner travailler à l’hôpital. Oui, mais voilà entre 25 et 35 ans les attentes sont différentes, ma cellule familiale est différente et je ne suis plus la jeune recrue d’il y a 10 ans.

Alors je vous parle de tout cela car je vais vous expliquer pourquoi j’ai démissionné d’un poste d’infirmière clinicienne d’un grand hôpital montréalais spécialisé en pédiatrie.

Ne vous méprenez pas, je suis fière d’être infirmière, j’aime ma profession, mais j’ai pris du recul sur mes besoins et ce que ma profession m’apporte en tant qu’être humain.

Il y a 1 mois j’ai décidé d’arrêter mon job d’infirmière à l’hôpital pour retourner à la maison en tant qu’autoentrepreneuse en travaillant à mon compte .

Certes j’étais très bien payé (3500$/ mois), mais le bouleversement que cela a produit dans ma vie de famille ( ne pas voir mes enfants pendant 3 jours d’affilés ), sans compter les conditions de travail ( sans boire, ni manger, ni avoir le temps d’aller au petit coin pendant 12 h, le manque de personnel ) ces points noirs ont eu raison de ma motivation à être infirmière pour le moment.

Je me suis rendue compte que j’avais changé. Je m’écoute, j’ai grandi.

Mon mari n’avait plus la possibilité d’écrire (Vincent Hauuy l’auteur du Tricycle Rouge).

La balance a été en faveur de mon bien-être et non du confort financier (qui n’en était pas vraiment un, car plus de stress amène plus de dépenses pour compenser…)

Pour les infirmier(e)s qui veulent se lancer, je le redis foncez ! à vous de vous faire votre propre expérience.

J’ai entendu dire que Recrutement Santé Québec ouvrait à nouveau les embauches au salon infirmier de Paris cette année.

C’est le moment de se lancer, mais rien ne vaut de se faire son propre avis. On a tous choisi notre profession pour différentes raisons.

Je me suis toujours vu faire du bénévolat en Afrique en fin de carrière. Et je le ferais.  Je n’ai pas dit que je fermais les portes à mon métier. Mais ce n’est juste pas le bon timing pour moi, en ce moment.

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Écrit par
Aloane

Née en 1981 et originaire de Lorraine, cet infirmière française arrivée au Québec en 2012 dans la région de Saguenay, s'est réorientée quelques années après son installation. Avec son mari travailleur de l'industrie des jeux vidéo, la famille habite maintenant dans la région de Québec.

6 commentaires

  • Je ne suis pas sûr que cet article ait sa place ici. Il met en lumière la dure réalité de la profession infirmière, où les carrières sont souvent courtes, mais que ce soit à Montréal ou Paris pour ne citer que ces villes, c’est malheureusement pareil partout.
    Et juste pour la forme, à l’UDN, où tu as dû passer furtivement, le 12h est un choix, pas une obligation et le problèmes de personnel ne concernent que le shift de jour. Mais je comprends ce que tu veux dire. Ça a beau être le plus beau métier du monde, c’est parfois pesant.
    Dans tous les cas, bonne chance pour la suite!

  • Centre Éducatif

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