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8 mois de vie à Montréal

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De Sacoflab

Après bientôt 8 mois depuis notre atterrissage à Montréal par une froide journée d’avril, voici un résumé de nos débuts, cette fameuse tranche de vie dont on se délecte quand on est en plein processus d’immigration (ceux qui ne le sont pas peuvent lire aussi hein !)
En guise d’introduction, nos motivations pour venir nous installer ici remontent à quelques années. Le désir de vivre autre chose, de prendre le large, de tenter l’aventure, de ne pas vieillir à l’endroit où on est né, d’avoir 2 passeports … autant de bonnes raisons de franchir le cap, alors qu’on vivait confortablement en France. On est parti sans claquer la porte donc, et sans ramener notre aigreur ici.

Plus facile à dire qu’à faire avec 2 enfants en bas âge (2 et 4 ans à peine au moment du départ) et donc l’inévitable questionnement sur le devenir des relations familiales. Quand reverrons-nous nos proches ? nos enfants oublieront-ils les visages de leurs grands-parents ? ceux-ci ne les verront que peu grandir et nous à l’inverse ne verront pas vieillir nos propres parents, frères/soeurs, neveux/nièces… Autant dire qu’on a un peu éludé ces interrogations, aussi légitimes soient-elles, car sinon on ne serait pas aujourd’hui sur le sol québecois. C’est le prix à payer pour se libérer de nos racines et prendre notre envol. Le jeu en vaudra-t-il la chandelle ? réponse dans quelques années !

Nous sommes donc arrivés mi-avril ici, le CAQ en poche. J’avais en effet trouvé un employeur à distance et lors d’un voyage de reconnaissance en octobre 2010, un contrat m’avait été proposé pour un démarrage en avril 2011. Les démarches de RP étant plus longues, c’est donc un visa temporaire qu’on a choisi pour arriver quelques mois plus tard.

Pas de temps à perdre : l’annonce aux proches est faite et la maison est mise en vente avant Noël. De même que les premières annonces pour toute notre vie matérielle sont publiées. Les mois précédents le départ sont éprouvants : la vente de la maison traîne, un acheteur se désiste même au dernier moment (le coup de poignard qui nous met la tête dans le seau pendant plusieurs jours), les coups de fils s’enchaînent pour gérer nos ventes (on aurait du embaucher une secrétaire), les problèmes de paperasse surgissent (les joies des résiliations de contrat)… En parallèle on a fait envoyer par bateau 3 m3, surtout des livres et jouets d’enfant (ça prend de la place !) et vêtements d’hiver.

Tout fini par se vendre dans les temps, ou presque. Enfin sauf la maison dont l’acte sera signé autour de juin donc après notre arrivée ici. L’heure du départ approche, le stress monte. La veille on se rend compte qu’on dépasse largement le poids autorisé pour nos valises. On doit sacrifier quasiment 40kgs ! soit 2 valises. Des coupes franches dans les chaussures et vêtements seront donc largement opérées. Le jour J mes parents nous emmènent à Paris (oui, plus de départ de Nantes, à moins de faire escale 12h à Londres) avec un mini-bus loué pour l’occasion. On enregistre les bagages où on nous fait gracieusement “cadeau” d’une petite dizaine de kilos supplémentaires. Vient le moment redouté de la séparation aux portes d’embarquement. Un moment un peu surréaliste avec le recul, on se voit comme à la 3ème personne mais on a pas l’impression de l’avoir vécu réellement. Et puis c’est comme s’arracher nous-mêmes de toute l’emprise de nos proches, s’éloigner de leurs vies. On met désormais un océan entre nous et eux, c’est tout dire ! pas le temps de chialer de toute façon, notre petit de 2 ans ne pense qu’à courir dans la longue file d’attente. On porte aussi avec nous pas mal de bagages à main, les manteaux pour l’arrivée… Embarquement pénible donc mais le pire est à venir : 7h de vol avec notre fils qui hurle (problèmes d’otite), les passagers autour auront apprécié autant que nous !

Arrivés à Montréal, où la grisaille et le froid (25° en France au même moment) nous dépaysent déjà. Premières formalités douanières, heureusement sans encombre avec le visa temporaire délivré en moins d’une heure. On sort de l’aéroport pour prendre un taxi et enfin rejoindre notre premier point de chute, un B&B qu’on avait déjà visité lors de notre premier voyage. Un endroit familier fait du bien dans un tel moment ! Inutile de dire qu’on se couchera tôt ce soir là. Le lendemain nous prenons possession de notre location meublée (réservée via Kijiji quelques mois plus tôt). On y restera jusqu’au 1er juillet et comme c’était situé sur le Plateau, on a pu profiter aussi de toutes les accomodations autour comme le parc Lafontaine, les nombreux commerces, la proximité du Mont-Royal, de Jean Talon, etc. Pour nous qui venions plutôt de la campagne en France, ça fait un changement radical mais plaisant au final, surtout pour les beaux jours. Et puis on ne sent pas le poids de la grande ville je trouve, ça ne “grouille” pas comme chez nous Il règne un certain calme dans les rues et les parcs, ce qui donne un cadre vraiment apaisé.
Seul inconvénient du logement : quelle chaleur, même par 20°C dehors, on était à 27 ou 28 à l’intérieur ! je comprends pourquoi tout le monde a la clim, l’isolation est tellement insuffisante (quel paradoxe ici).

Les premières semaines passent vite, surtout avec toutes les démarches NAS, permis de conduire, carte soleil, banque… (qui se passent sans accroc et très rapidement dans l’ensemble), la recherche du 2ème logement pour juillet et mon boulot qui a débuté au 1er mai. On essaye d’être dehors le plus possible pour profiter de l’été et de ce qu’offre la ville (tour de l’île à vélo par exemple, pataugeoires, visites…). La recherche de logement est un peu ardue car on vise un 3 chambres donc plus rare qu’un 2 ou 3 1/2. Et puis on voulait éviter les passages d’avions donc ça élimine certains quartiers. Au final on a trouvé notre bonheur à Hochelaga (Ho-Ma) non loin du parc olympique et on s’y sent bien avec des voisins québecois très sympathiques autour de nous. Une des voisines nous a offert dès le premier soir une bonne bouteille de rouge en guise d’accueil. Après une journée de déménagement et de magasinage à Ikea, ça nous a fait un bien fou ! elle nous a proposé aussi une avance d’argent car notre carte bancaire était bloquée. Assez incroyable puisqu’on ne l’avait jamais vu avant donc ça nous a scié un peu. Finalement on a fait sans, mais sur le moment ça nous a soulagé de pouvoir compter sur elle au cas où. Depuis on a revu nos voisins pour 2 ou 3 soirées et on les croise également souvent dès qu’on sort de chez nous. C’est l’avantage d’être un peu collé les uns aux autres (à condition que les voisins soient sympa, bien-sûr).

Côté boulot, tout va bien. J’agis en tant que prestataire informatique pour la société qui m’a embauché et qui me vend donc à ses clients pour des missions (appelées mandats ici) plus ou mois longues. Le premier que j’ai vu, quelques jours après notre arrivée, à accepté mon CV et je suis en poste chez lui depuis. Je dois dire que les méthodes de travail diffèrent de ce que j’ai connu en France. Ici moins de fioritures. On oublie les mails qui servent à rien, le document que personne ne lira, les réunions où les questions sont plus nombreuses à la fin qu’au début. Maître mot : pragmatisme. Quelques minutes d’explications suffisent généralement pour lancer quelqu’un sur un sujet. Et les gens sont aussi très disponibles pour répondre aux questions (ça change des managers atteint de réunionite aigüe). L’équipe dans laquelle j’évolue est assez cosmopolite : des québecois forcément mais aussi des européens (Roumain, Slovaque, Russe…), américains, un autre gars du Salvadore, un philippin… J’avais connu un certain mélange à Paris mais pas autant et encore moins en province évidemment (de même qu’ici aussi les Régions sont moins cosmopolites).

Le reste de la famille se plaît aussi ici. On a eu la chance de pouvoir placer nos enfants en garderie conventionnée début juillet. Certains nous avaient rassuré sur les délais d’attente mais d’autres étaient alarmistes. Il semble que ça dépende pas mal de l’âge des enfants finalement. Mais quand on apprenait la nouvelle à des personnes qui attendaient depuis un an, on était un peu mal à l’aise ! En tout cas rien de comparable avec la garderie qu’on a connu en France, déjà en termes d’effectifs : 90 bambins sont en effet inscrits dans l’établissement ! ils s’y plaisent bien même si pour notre fille qui a presque fait un an de maternelle en France on a senti une légère frustration. Ca s’est estompé avec le temps heureusement même si ça ne vaut pas un programme scolaire.

Quant à ma blonde elle a commencé un job il y a 2 mois grâce à une voisine qui connaissait quelqu’un cherchant une secrétaire dans une clinique. 15 minutes d’entretien plus tard, le cv a peine regardé, on lui propose de commencer dès le lendemain, pour 2j/semaine. Après une journée de boulot sa chef demande à la voir : elle veut qu’elle fasse 2j de plus pour remplacer une autre secrétaire avec qui ça se passe pas très bien. L’employée en question sera liquidée dès la semaine suivante. Les choses évoluent donc très vite ! en tout cas la morale est qu’ici le réseautage est le moyen le plus sûr de trouver un job. 80% des annonces n’étant pas publiées, il faut faire savoir qu’on cherche un job, à commencer par ses propres voisins.

Pour résumer, nos débuts sont plutôt heureux et on pas connu de problèmes vraiment insurmontables. C’est sûr que d’avoir un job à l’arrivée y fait pour beaucoup, j’en suis consciens. Des surprises quand même il y en a eu mais ça reste des détails comme les nombreux anglicismes utilisés, certains produits alimentaires, le fait que les collègues ne disent presque pas bonjour le matin (cette fameuse bulle)… Mais on aime ce détachement chez eux, cette sorte de flegme (serait-ce l’héritage anglais ?) qui nous va bien aussi. Et on trouve les québecois vraiment adorables avec nous et on a toujours du plaisir à jaser avec eux. Un collègue nous a même invité chez lui à passer une journée et j’ai trouvé ça vraiment délicat de sa part étant donné que ça a l’air plutôt rare comme façon de faire (en même temps il vient de la région et non de Montréal donc ça fait une différence peut être – je dis ça sans vouloir polémiquer hein ! ). On a pu aussi visiter un peu les alentours de la ville (Mont-Tremblant, Québec, Cantons de l’Est) et il reste beaucoup à découvrir. On a adoré l’été ici (beaucoup de déplacements en vélo, les pistes cyclables étant bien pratiques) et on espère profiter tout autant de l’hiver qui s’en vient.

Merci de m’avoir lu jusqu’ici ! (pas réussi à faire plus court)
Et si certains ont des questions n’hésitez pas à les poser.

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