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mardi , 23 avril 2024
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Un an de mariage avec le Québec, un an de divorce avec la France !

Bonjour à tous et à toutes,

Bon Alors ! Où en étais-je resté la dernière fois ? Ah oui ! A la NEIGE ! D’ailleurs au moment où j’écris, il suffit de jeter un regard vers ma fenêtre pour constater que la neige annonce les prémices de l’hiver ! Déjà, sur ma galerie (balcon), la neige a recouverte tomates et géraniums en pot ! Finit les soirées chaudes assit dehors à contempler les étoiles, avec une p’tite bière à la main. Ce matin, j’ai troqué mes vêtements d’été pour bottes et manteaux d’hivers. Et bientôt, j’aurais remisé mes chaussures de randonnées pour chausser à nouveaux mes raquettes !

Bref je m’égare….. Aujourd’hui nous sommes début novembre, or le 11 Novembre, le « Jour du Souvenir », cela fera un an que je suis résident permanent. Eh oui déjà, que le temps a passé vite ! Je me souviens encore de cette date mémorable de 2004. Ce jour-là je devais faire valider mon visa de résidence permanente au service d’immigration. Etant donné que j’étais sur le territoire canadien, je devais en sortir pour rencontrer les agents de la douane canadiens à la frontière des Etats-Unis.
Alors je vous propose de revivre cet instant :

Jeudi 11 Novembre 2004, 10 h, départ de Québec, direction la frontière du Canada, Jackman précisément, petit poste frontière dans le Maine à 2H-2H30 de Québec, je ne sais plus.
A 16 km de la frontière, le coeur serré, je tente de réfléchir à ce que je vais dire aux douaniers américains. Heureusement que mon amie parle excellemment l’anglais !!! J’ai mal au ventre, comme à la rentrée des classes. Et si les « ricain »s ne me font pas rentrer !!!!
A un 1 km du moment fatidique, je commence à me répéter les phrases clés. Ca y est, j’arrive, le douanier me fait signe d’avancer ma voiture, à côté de lui.
Après quelques échanges verbaux, il m’invite à le rejoindre à l’intérieur du poste des douanes.
Un gentil américain, tout sérieux, m’attend. Après quelques questions auxquelles je tente de répondre, il me tend un papier cartonné tout vert. Le fameux visa touristique. Bingo, la première étape est maintenant validée.

Après avoir complété le “billet vert” et le paiement des droits d’entrée (6 $US), direction le service d’immigration du Canada. A ce moment, je suis plus décontracté, au moins mes interlocuteurs suivant s’exprimeront en français. Il est 12H06, je pénètre dans le bâtiment de l’immigration .Je me dirige sereinement vers l’agente…. féminine !! :
-“Bonjour, je viens pour la validation de mon immigration permanente”
Je lui tend les précieux documents exigés. Elle me fait signer quelques papiers. Entre les signatures, les quelques niaiseries que je lui raconte, trahissent ma joie imperturbable..
Et l’instant le plus redouté, arrive immanquablement :
-“Combien d’argent possédez-vous”
Je précipite mes mains dans ma chemise cartonnée, pour y saisir les fameux relevés de bancaires!!! Mais sous l’effet du stress je ne parviens pas à mettre la main sur mes relevés bancaires de France. Je m’affaire encore quelques instant à leur recherche, mais avant que je me sentes mal. L’agente me rassure et m’affirme que ce n’est pas important. Tant mieux !!!
La suite, c’est comme dans un rêve, j’étais tout sourire, j’acquiesçais toute ces dires. Je buvais ses paroles. Elle aurait pu me dire n’importe quoi, je disais OUI !!!!
Pis la phrase tant attendu, sorti de sa bouche : “vous êtes maintenant un résident permanent”…
-“Ah c’est déjà finis ” lui répondis-je. Eh bien bonne journée !!!
Comme je disais à mon amie en sortant du bureau, même si ce ne m’ai pas encore arrivé, j’ai eu l’impression de me marier avec le Québec !!! Je suppose que lorsque tu es devant le maire ou le curé, tu es dans le même état d’excitation, et tu réponds OUI à tout ce que l’on te dit !!!!
Eh oui, me voilà marié officiellement avec le Québec et divorcé de la France !!!!
Il est 12H27, je rentre au Canada. Ca y est c’est fini, les 10 mois de stress permanent. La boucle est bouclée. Et comme je l’explique à mon amie, le tour du poteau porte bien son nom !!!!!

Et un an après, je suis toujours là, au Québec. Alors comme tous c’est l’heure du bilan. Déjà à la question essentielle : es-tu heureux de ton choix de vie ? Eh bien, à première vue je dirais OUI !

En France, j’empruntais la voie la plus droite. Le cheminement classique. Comme beaucoup j’ai réalisé des études, un baccalauréat, pour ma part un Bac Sciences technique de l’Agronomie et de l’Environnement option aménagement et par la suite BTS en horticulture et pour clôturer mon cursus scolaire une spécialisation d’un an en agroenvironnement et maîtrise des pollutions. Rien d’extraordinaire. La suite devait m’orienter vers la vie active. Tout respectait un tracé ordinaire en parfaite adéquation avec ce qu’on demande à son enfant : « fais des études et trouves toi un métier qui te conviennes. »
Mais un jour j’ai quitté la route asphaltée droite, pour emprunter un chemin de terre sinueux, garni de nids de poules, semé d’incertitudes, dont le tracé incertain mène vers l’inconnu. Ce jour-là, j’ai choisi d’immigrer au Québec, quitter le berceau de mon enfance où j’avais poser mes jalons, où mes parents, mes amis me supporteraient en cas de faux-pas. Je m’engageais sur un terrain où tout est à défricher. En France, je savais où j’allais. Au Québec, j’étais un parfait inconnu traînant ses valises pleines d’expériences pour se forger de nouvelles expériences. Et cette fois, personne n’était là pour dicter ce que je devais faire, c’était à moi de décider vers où je me dirigerais.
Avec du recule, je peux aujourd’hui affirmer que je devenais enfin mon propre chef, je laissais mon passé pour construire mon futur. Immigrer a été, à date, ma plus grande décision, que je vivrais sûrement qu’une seule fois dans ma vie. Un risque ô combien excitant. Quand certain affirment que nous sommes tous enfermé je dis non nous pouvons encore aujourd’hui vivre une véritable aventure. Et pour cela pas besoin de faire le tour du monde, aller visiter des contrées lointaine. L’aventure est notre porte, à portée de main, il suffit juste de s’en apercevoir. Pour ma part, bouleverser ma vie ce résume en dix mois de procédure d’immigrations, en 2000 $, et en un billet d’avion aller.
Et me voilà après seulement sept heures de voyage, à 5500 km dans un environnement qui m’est inconnu. Certain dirons que ça parait impossible ou tout simplement extraordinaire. Qu’il faut être plutôt courageux pour prendre une telle décision. Eh bien non, il suffit de s’armer d’insouciance arrosé d’un zeste d’égoïsme. Ne pas penser aux risques, ne pas penser à ceux que nous quittons, à ceux que nous ne reverrons peut-être jamais….. Et pour les plus frileux, je leur dirais, pas de panique, quitter ce n’est pas oublier, et ce n’est encore moins enterré le passé, car au fond à tout moment nous restons maître de notre vie, nous pourrons toujours reprendre la route asphaltée, retourner vers notre monde connu et reprendre notre vie là-bas, de « l’autre côté d’la flaque » où nous l’avions laissé.
Et c’est tout ça qui me fascine dans l’immigration, dans ma vie, je n’ai ni immigrer par obligation, ni pour fuir quelques problèmes, mais simplement par choix, par goût pour l’aventure. Et si pour x raisons (et non par malheur), je me suis trompé de voie, rien n’est irrémédiable, je peux toujours faire 6 heures d’avion en arrière (car dans ce cas là, le retour est plus court ! lol).

Je ne sais pas si vous partagez mon point de vue, mais moi je suis pas mal adepte de celui-là.

Aujourd’hui, si ma tête pivote vers l’arrière, je peux dire que je suis surpris du chemin parcouru. Jamais je n’aurais pensé être capable de réaliser tout ce cheminement, et ce n’est pas près d’être fini, bien au contraire….. Pour moi, immigrer a été le facteur déclencheur d’une accélération incroyable de la maturité de mon esprit. En France, j’étais un étudiant qui faisait son petit bonhomme de chemin et ici je suis devenu un jeune adulte. J’ai forgé ma personnalité, je me suis découvert une facilité d’adaptation.

Lorsque je suis arrivé ici, seul mes valises constituaient mes biens matériels, je ne connaissais personnes et personnes ne me connaissaient, ni ne m’attendaient. Aujourd’hui, je loue un appartement, j’ai construis un petit chez moi qui avait démarré par un simple matelas posé dans ma chambre. J’ai un environnement de travail avec des collègues sur lesquels je peux compter ainsi que des amis qui me sont très chers. J’ai construit en un an, ce que j’avais jadis bâtit en France tranquillement depuis ma plus tendre enfance, telle une plante à qui on administre en engrais avec un accélérateur de croissance. Bien sûr, je renie en rien mon passé, qui est d’ailleurs qu’un présent en parallèle sur lequel je peux toujours me retourner en cas d’interrogation. Mes amis français, ma famille, mon pays de naissance reste mon pays qui seront toujours aux côtés de moi, ne serait ce que virtuellement……

En conclusion, j’ai réussi à me construire mon cocon ! J’ai atteint un certain équilibre qui me convient.
Aujourd’hui, je peux croiser du monde que je connais n’importe où : dans la rue, dans un magasin, en me baladant en forêt….. Je ne suis plus un « X » au milieu d’une fleur de Lys !

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